Régionales : Queyranne valide sa liste PS mais provoque une crise à la fédé du Rhône

Régionales : Queyranne valide sa liste PS mais provoque une crise à la fédé du Rhône

Jusqu’à présent, la situation restait vivable. Certains militants et
élus pouvaient reprocher à David Kimelfeld de dépendre des choix
personnels de Gérard Collomb, le secrétaire fédéral faisait le job et
très peu s’en plaignaient. Jean-Jack Queyranne avait soutenu sa femme
aux municipales contre le PS, personne n’avait osé lui dire publiquement
que ce n’était pas correct, voire passible de sa

Mais avec l’approche des élections régionales, toutes ces rancoeurs se sont finalement réveillées, plongeant la fédération PS du Rhône dans la tourmente.
Une semaine après une réunion OK Corral du bureau fédéral, les élus votaient à nouveau mercredi soir la liste de Jean-Jack Queyranne, leur chef de file en Rhône-Alpes Auvergne. David Kimelfeld avait revu sa copie, écouté les différents territoires, contenté le clan villeurbannais de Jean-Paul Bret et caressé dans le sens du poil les frondeurs.
La liste PS a donc été validée, toujours avec Caroline Collomb en position de numéro 2. Mais avec un proche du sénateur-maire de Lyon "sacrifié" comme prévu - Hubert Julien-Laferrière passe à la 7e place au profit de Yann Crombecque.
Sauf que les discussions étaient tendues à nouveau mercredi cours de la Liberté. Il y a une semaine, tout le monde prêchait pour sa paroisse. Cette fois-ci, les reproches étaient dirigés vers Jean-Jack Queyranne, présent pour se défendre.
Car tout le monde est bien conscient que le président sortant de la région Rhône-Alpes va pouvoir faire ce qu’il veut de cette liste socialiste. Ses chances sont rares d’y incorporer des candidats EELV ou Front de Gauche, mais il peut compter sur des personnes issues de la société civile ou bien des personnalités de gauche sans étiquette. C’est le cas de Farida Boudaoud, sa vice-présidente à la Région, exclue du PS l’an dernier pour s’être présentée contre Jérôme Sturla à Décines.
Et ce dernier, qui a perdu son siège de maire et qui pense que c’est principalement la faute de Boudaoud, a fait savoir à Queyranne tout le mal qu’il pensait de la décision de la nommer n°2 et de rétrograder Caroline Collomb.

Ces tensions auront la conséquence de créer deux camps irréconciliables ces prochains mois : ceux qui soutiendront physiquement et moralement Jean-Jack Queyranne durant les régionales. Et ceux qui lui feront payer cette défiance en ne levant pas le petit doigt pour sa campagne, voire pire.
Selon le Progrès, David Kimelfeld sera le porte-parole de ce second camp, et, le 11 juin, à l’occasion de l’élection du secrétaire fédéral du Rhône, brandira cette prise de position comme une marque de fabrique.
Le PS du Rhône est malade de l’intérieur. Et même une victoire inattendue de Queyranne en décembre ne pourrait le soigner, la plupart des élus semble prier pour que le contraire se produise.