Gérard Collomb confronté à une situation budgétaire sans précédent

Gérard Collomb confronté à une situation budgétaire sans précédent

Le président de la Métropole de Lyon a présenté le premier débat d’orientation budgétaire de la nouvelle collectivité née un an plus tôt. La baisse de 1,2 milliard d’euros des dotations de l’Etat sur le mandat couplée à l’hypothèse de verser 410 millions d’euros, nécessaire pour

La situation financière est dégradée mais la Métropole de Lyon n’est pas en crise. Elle n’est pas, en tout cas, dans la situation de certains départements qui n’ont pu boucler leur budget pour financer le revenu de solidarité active (RSA).

 

1,2 milliard de baisse cumulée des concours de l’Etat

Reste que la collectivité s’apprête à voter un budget qui doit faire face à 1,2 milliard de baisse de dotation cumulée de la part de l’Etat. Pour 2016, la baisse prévisionnelle de la dotation globale de fonctionnement (DGF) est de 124,3 millions d’euros après 72,5 millions en 2015.

 

Et encore, la vitesse de croisière de ce désengagement de l’Etat dans sa participation aux finances locales sera atteint l’an prochain avec 175,5 millions d’euros jusqu’à la fin du mandat en 2020.

 

Territoire riche, la Métropole de Lyon versera par ailleurs 8 millions d’euros au Fonds de péréquation des ressources  intercommunales et communales (FPIC).

 

Dans ce contexte, la capacité d’autofinancement (seul chiffre pertinent pour se rendre compte de la santé financière d’une collectivité) s’étiole passant de 215 millions d’euros en 2015 à 195 millions pour 2016.

 

410 millions pour sortir des emprunts toxiques

Mais les difficultés ne s’arrêtent pas là pour Gérard Collomb. Dans les prochains mois, il devra décider de sortir ou pas des emprunts toxiques dont il a hérité de Michel Mercier, l’ancien président du conseil général du Rhône.

 

Ces emprunts indexés sur le franc suisse ont des taux d’intérêts totalement fous. Au 26 janvier, l’un de ces taux atteint plus de 20% !

 

La totalité de la dette toxique s’élève à 218 millions d’euros répartis entre le Département du Rhône (76 millions) et la Métropole (141 millions).

 

De deux choses l’une : soit les deux collectivités continuent de rembourser ces prêts au risque de voir les taux d’intérêts atteindre des sommets vertigineux, soit elles négocient pour rembourser de façon anticipée.

 

Dans le second cas, la facture d’une rupture anticipée sera salée. Près de 410 millions d’euros, dont 144 millions resteraient à la charge du département qui avait contracté, à l’époque de Michel Mercier, près de la moitié des emprunts structurés de l’ensemble des départements français.

 

Le Fonds de soutien aux emprunts à risque apportera également son obole  pour aider la Métropole et le département à sortir de la spirale des emprunts toxiques. Mais l’accord sur le montant de l’aide n’est pas acquis.

 

Bernard Genin, conseiller métropolitain communiste, a enjoint ce lundi Gérard Collomb à être transparent avec les élus dans le cadre des discussions menées actuellement avec les banques.

 

Vœu pieu. Une négociation d’une telle ampleur se mène dans la plus grande confidentialité. Pour une bonne raison : le jour de la signature de l’accord, la Métropole de Lyon et le département risquent d’assécher pour un temps le marché des financements aux collectivités. Il s’agit de ne pas faire paniquer les marchés.

 

Les grands repères dans le budget de la Métropole

 

  • 3,52 milliards d’investissement d’ici 2020

 

  • + 7% de hausse des dépenses sociales (235,2 millions pour le RSA ; 102,3 millions pour l’Allocation Personnalisée d’Autonomie

 

  • Pas de hausse de la masse salariale en 2016-01-31

 

  • 2,1 milliards de dette au taux moyen de 3,36% dont 141 millions de prêts toxiques.