Pour démontrer cela, des tests ont été réalisés le 12 février à Lyon après de nombreux signalements dénonçant des discriminations à l’encontre de femmes portant le foulard. Plusieurs personnes se sont présentées dans les salles de fitness "L’Appart Fitness Bellecour" et "L’Appart Fitness Opéra". Parmi elles, une femme d’origine maghrébine, une femme voilée et une femme de type caucasien. Dans les deux salles, la personne à l’accueil a alors informé que la personne voilée "ne pourrait pas pratiquer au sein de leur salle de sport avec le foulard. Arguant du fait que le règlement intérieur des salles prohibe tout couvre-chef", selon Loic Rigaud, membre de l’association.
Pour faire changer cela, voire obtenir des dommages et intérêts pour la victime, les membres de l’association s’appuient sur une décision du Défenseur des Droits rendue en 2014 lors d’une autre affaire où une femme voilée s’était vue refuser l’accès à une salle de sport à Thionville en Moselle. Le Défenseur des Droits avait alors affirmé que "l’établissement devait être un espace de neutralité" et avait établi que "la loi n’autorise pas de subordonner l’accès à une salle de sport à la condition de ne pas y porter de vêtement ou de signes manifestant une religion".
Contacté par notre rédaction, le directeur des Appart Fitness, Patrick Mazerot affirme avoir été "obligé de refuser des femmes voilées car cela pouvait représenter un danger, notamment lors de l’utilisation de machines avec des câbles. De plus, le voile peut empêcher une véritable reconnaissance faciale pour badger ou pour assurer une vidéosurveillance efficace". Le gérant assure avoir mis en place des mesures pour un compromis : "on accepte les femmes voilées si le voile est rentré dans le tee-shirt et qu’il soit bien tiré vers l’arrière pour dégager le visage". Il dit aussi s’être "rapproché de fournisseurs qui proposent des voiles homologués pour le sport pour répondre à la problématique".
Néanmoins une plainte pour discrimination sera déposée ce lundi après-midi par l’association Agir pour l’égalité pour "changer le règlement de ces salles de sport". Plus largement, les membres de l’asso espèrent maintenant un véritable débat sur ce sujet.