Procès Neyret : "Vous ne vous êtes pas fait berner, mais corrompre"

Procès Neyret : "Vous ne vous êtes pas fait berner, mais corrompre"

Troisième jour d’audience ce mercredi pour l’ex super flic et les huit autres prévenus de l’affaire qui a secoué la police.

Michel Neyret a de nouveau été mis face à ces méthodes douteuses, notamment le fait d’aller au restaurant ou partir en vacances avec ses informateurs. "La discrétion n’est-elle pas nécessaire ?", a demandé la Cour. "Pas forcément. En la matière, il n’y a pas de règles, pas d’école", a répondu l’ancien numéro 2 de la PJ lyonnaise mettant en avant le fait d’établir une relation de confiance avec ses sources.

 

Ce dernier n’a cependant pas été conforté dans ses propos par d’autres prévenus auditionnés ce mercredi. Si Gilles Guillotin, Christophe Gavat ou encore Jean-Paul Marty ont affirmé qu’il n’y avait pas de règles, ils n’ont pas manqué de critiquer à la barre les méthodes de l’ancien commissaire. "Ça ne correspond pas à ma façon de faire. (…) Je ne mange pas avec mes informateurs, je ne bois pas de café. On ne se salue même pas si l’on se croise. Il faut rester discret", a notamment assuré Gilles Guillotin.

 

Ces déclarations n’ont pas manqué de faire réagir la procureure. "Vos pratiques n'ont pas l'air d'être très partagées par vos collègues. On a tout intérêt à être votre indic : avec vous, c'est l'impunité absolue !", a-t-elle dénoncé avant de mettre encore plus à mal la défense de Michel Neyret.  "Vous expliquez que vous vous êtes fait berner. Moi je pense que vous vous êtes juste laissé corrompre".

 

Après trois premiers jours ayant posé les bases de l’affaire, le procès reprendra en début de semaine prochaine avec un autre volet : celui des saisies de drogues ayant servi à rémunérer les informateurs.