La First Lady du cinéma français ravit le Prix Lumière

La First Lady du cinéma français ravit le Prix Lumière

Le Festival Lumière a rendu un très bel hommage à l’une des plus grandes actrices du cinéma.

Catherine Deneuve est le digne successeur de grands metteurs en scène tels que Pedro Almodovar ou Martin Scorsese car elle a marqué depuis longtemps son empreinte de talent et de charme dans la mémoire des spectateurs et des cinéphiles.


La projection du Sauvage de Jean Paul Rappeneau, juste après la cérémonie de vendredi soir, rappelait à quel point Catherine Deneuve avait le pouvoir d’irradier l’écran par sa beauté mais surtout d’habiter un personnage par un jeu subtil et toujours juste.
Le montage d’extraits de sa très longue filmographie laissait songeur face à la variété des expériences cinématographiques vécues par la grande comédienne.


Chacun aura naturellement relevé qu’elle dédiait son prix aux agriculteurs de France. Certains y verront matière à polémique tant le monde du cinéma est aux antipodes du monde paysan. Celui-ci est en grande souffrance avec un revenu moyen de 300 euros par agriculteur pour des semaines de travail harassantes, un endettement endémique qui conduit à une augmentation tragique du nombre de suicides dans cette profession.
Le monde du cinéma est au contraire celui d’artistes gâtés par l’attraction populaire et universel que suscite leur art, enrichis par une économie qui bénéficie en permanence de financements privés et publics outre d’une couverture médiatique permanente et gracieuse.


Les grands festivals comme Cannes ou Lumière reçoivent les acteurs et les cinéastes comme des hommes d’état et personne au final ne trouve à redire de les voir choyés car ils entretiennent à travers leurs films une part de rêve, une réflexion ou simplement une distraction qui est nécessaire à tout un chacun.


Catherine Deneuve est une grande star et elle aura vécu toute sa vie dans le lustre du cinéma. On sent néanmoins en elle une humanité sincère, qu’elle a dû forger à travers ses multiples rôles et toutes les rencontres que sa notoriété lui aura permis de réaliser.
Ainsi dans l’émotion de son discours d’hier soir, l’expression d’une compassion pour des agriculteurs en désespérance est à saluer.

 

Le Festival s’achèvera dimanche soir après une cérémonie de clôture à La halle où Catherine Deneuve recevra une dernière fois la ferveur de l’accueil de son public.
Cette huitième édition aura été marquée par la venue de très grands réalisateurs tels que Park Chan Wook, Jerry Skolimowski, Gaspar Noé, Walter Hill et bien entendu le retour de Quentin Tarantino qui électrise à chaque fois les festivaliers.


Thierry Fremaux qui est également amateur de foot sait que tous les Français sont des sélectionneurs en puissance. Il en est de même pour le festivalier qui souhaite voir une de ses idoles se voir décerner le prochain Prix Lumière !


Le remarquable documentaire de Gregory Monro "Jerry Lewis, clown rebelle" diffusé cette semaine à l’Institut Lumière (et annoncé sur Arte début 2017) rappelle à quel point Jerry Lewis est un génie du spectacle et du cinéma. Cet immense artiste, admiré mondialement pour une carrière de plus de soixante ans, doué de tous dons et qui est de surcroit un ami de de la France, serait un récipiendaire parfait pour un prochain Prix Lumière.

 

Eric Pelet