Retrait d’Havard : qui pour devenir le patron de la droite lyonnaise ?

Retrait d’Havard : qui pour devenir le patron de la droite lyonnaise ?

Avec l’annonce fracassante du retrait de la scène politique de premier plan de Michel Havard, la droite lyonnaise se retrouve orpheline.

Les mauvaises langues diront que l’ancien député était déjà absent depuis quelques temps. Mais toujours est-il que sur le papier, il manque un leader officiel pour s’opposer à Gérard Collomb jusqu’en 2020.

 

- Pascal Blache, maire du 6e arrondissement
Ses proches le considéraient déjà comme le patron de la droite locale. Et lui se voit de plus en plus "jouer un rôle" en 2020. Le retrait de Michel Havard lui offre un boulevard. Bien occupé à la mairie du 6e, il n’a pas non plus intérêt à s’opposer systématiquement à Gérard Collomb. Il a fait de sa marque de fabrique de travailler intelligemment avec la mairie centrale pour faire avancer son arrondissement. Autrement dit, si les élus lui demandent, il acceptera le rôle naturellement. Sinon, il continuera ce qu’il a entrepris il y a deux ans, avec 2020 en ligne de mire.

 

- Georges Fenech, conseiller municipal
Il y a encore quelques semaines, Lyon n’était vraiment pas dans les priorités de Georges Fenech. Très actif dans la campagne de Nicolas Sarkozy, il aurait selon toute vraisemblance fini par occuper le poste de ministre de la Justice si l’ancien Président de la République avait remporté la primaire, puis la présidentielle. Avec les retraits de Sarkozy et d’Havard, le député du Rhône sera-t-il subitement plus ouvert à occuper plus d’espace au conseil municipal ?
Ses proches sont circonspects, de l’eau a coulé sous les ponts depuis l’avant-municipale 2014 et Georges Fenech rêverait d’autres destins.

 

-François-Noël Buffet, sénateur-maire d’Oullins
Le retrait de Michel Havard intervient trop tôt pour François-Noël Buffet. Maire d’Oullins depuis 1997, il rêve de conquérir Lyon. A tel point qu’il souhaitait voir sa commune devenir le 10e arrondissement, histoire d’expliquer plus facilement son choix.
Galvanisé par la victoire de son poulain François Fillon, FNB a trois ans pour préparer son arrivée sur Lyon. Il devra d’abord choisir entre le Sénat et sa mairie, puis étoffer son réseau à Lyon. Mais en l’absence d’un siège au conseil municipal de Lyon, il ne peut décemment pas enfiler le costume de patron de la droite lyonnaise avant 2020.

 

- Laurence Balas, conseillère municipale
Et si une femme volait dans les plumes de Gérard Collomb ? Une qu’il prend plaisir à titiller avec des allusions parfois sexistes ? Laurence Balas a pris de l’envergure dans l’opposition, prenant souvent la parole pour tirer à vue sur le maire de Lyon. Lancée dans le bain des législatives, une victoire surprise dans la 2e circonscription lui garantirait un regain de popularité et de légitimité. Ce dont elle manque encore, aux yeux de certains élus de son propre camp.

 

- Emmanuel Hamelin, conseiller municipal
Il en rêvait en 2014, il en rêve peut-être aujourd’hui. Emmanuel Hamelin a toujours eu une relation particulière avec Michel Havard. La confiance a parfois laissé place à la déception, comme lorsque le premier a soutenu Georges Fenech lors de la primaire. Mais la situation actuelle n’est pas plus reluisante pour Emmanuel Hamelin, lui aussi écarté de la course aux législatives. Sans le soutien des parlementaires et de Laurent Wauquiez, on l’imagine mal tenter et réussir un putsch au conseil municipal.