Hébergement d’urgence à Lyon : "difficile de faire venir des personnes dans le gymnase"

Hébergement d’urgence à Lyon : "difficile de faire venir des personnes dans le gymnase"

Le préfet du Rhône, Michel Delpuech, l’avait annoncé ce mardi dans un communiqué, face à la baisse de température de ces quelques jours, la Ville a mis en place 200 places d’hébergement supplémentaires.

Le gymnase Louis Chanfray dans le 2e arrondissement de Lyon, a été désigné pour accueillir jusqu’à 140 personnes, ce mardi soir. L’installation et la logistique se sont faites dans la précipitation en fin de journée. Ce mercredi matin, seule une cinquantaine de personnes étaient présentes dans le gymnase et la nuit dernière près de 70 personnes avaient été accueillies.

 

Ce dispositif n’est qu’une solution temporaire puisque pour le moment il n’a été prévu que pour une dizaine de jours.

L’État a demandé aux organismes sociaux et aux forces de police de continuer et de renforcer les patrouilles afin de prévenir les personnes vivant dans la rue, qu’un gymnase avait été mis à disposition pour les héberger. Une démarche qui n’a pas été simple.

 

"Cela a été très difficile de faire venir des personnes dans le gymnase, il y avait encore des patrouilles de la Croix-Rouge et du Samu social mobilisées mardi soir dans les rues jusqu’à 23h30 pour aller récupérer des personnes", a indiqué Zohra Ait-Maiten, adjointe aux affaires sociales et aux solidarités à la Ville de Lyon.

 

Une difficulté que souligne également Pierre Allognet, directeur départemental de l’action sociale pour la Croix-Rouge : "La Croix-Rouge française effectue des maraudes tout au long de l’année, tous les soirs de la semaine et renforce son nombre de maraudes en période hivernale. On a eu trois camions qui faisaient leur tournée en ville mardi soir. Mais aujourd’hui il y a des personnes qui se sont marginalisées et qui ont du mal à vivre dans une collectivité. Elles préfèrent rester dans un coin de la rue que de venir ici, dans une collectivité. Nous essayons souvent de convaincre surtout quand cela relève du domaine médical et ou que nous constatons que la vie de la personne est en danger".

 

Ce sont plus de 37 millions d’euros qui ont été injectés pour ce protocole hivernal "grand froid". "C’est même une première en France. On est passé de 700 places au début à plus de 5000 places d’accueil aujourd’hui. On essaye avec les moyens que l’on a d’agir au mieux. Il faut arrêter de dire que l’État n’agit pas puisque que nous agissons encore en ce moment même", a précisé Zohra Ait-Maiten, l’adjointe aux affaires sociales.

 

Pour les personnes hébergées cette nuit, le souci reste de savoir ce qu’elles vont devenir après ces 10 jours au sein du gymnase.

Xavier Inglebert, préfet délégué à l’égalité des chances, a tenu à rappeler que "ce dispositif sert notamment de sas. Il permet ainsi à la Ville de prendre connaissance de ces nouvelles personnes dans le besoin et de les aider au mieux. Pour le moment le dispositif devrait durer une dizaine de jours, nous verrons par la suite comment cela se déroulera et quels seront les éventuels futurs dispositifs à mettre en place".