Rhône : 50 sapeurs-pompiers à Paris pour manifester contre la baisse des effectifs

Rhône : 50 sapeurs-pompiers à Paris pour manifester contre la baisse des effectifs

Les pompiers du Rhône, en grève, manifestent à partir de 14h à Paris.

C’est une manifestation nationale qui se déroule ce mardi dans la capitale française, elle est organisée par les sept organisations syndicales de sapeurs-pompiers (CFDT, CGT, CFE-CGC-AS, FA/SPP-PATS, CFTC-SPASDIS, SUD, UNSA-SDIS). Pour représenter le département du Rhône, une cinquantaine de pompiers gréviste seront présents : "nous ne sommes pas le plus gros contingent, mais nous sommes motivés. Nous avons manqué de moyens pour emmener plus de monde, le Nord envoie par exemple plus de neuf bus de pompiers" précise Sammy Diarra, secrétaire général CGT des agents du SDMIS.

 

Un faible effectif qui n’entame en rien les revendications des manifestants sur leurs conditions de travail, comme l’explique Rémy Chabbouh, représentant du syndicat SUD pompiers 69 : "Avec la baisse des dotations de l’État dans les collectivités, nous sommes directement impactés. Les effectifs se réduisent chaque année, alors que les interventions ne font qu’augmenter. En plein état d’urgence, la sécurité n’a pas de prix, mais elle a un coût. Et aujourd’hui, c’est la sécurité de la population et des intervenants qui est en jeu."

 

 

Une baisse des effectifs, mais toujours plus d’interventions au quotidien

 

 

Avec la baisse de ces dotations, les manifestants dénoncent l’arrêt de recrutement de pompiers professionnels. "En stoppant les recrutements de sapeurs-pompiers en France, les gens en poste vieillissent. Dans le Rhône, en cinq ans, la moyenne d’âge des pompiers est passée de 35 à 42 ans. C’est sûr que l’on est moins efficace sur certaines interventions avec l’âge" confie Sammy Diarra.

 

L’impact de ces manques se ressent également sur les délais d’interventions, comme le constate chaque jour Rémy Chabbouh : "on doit de plus en plus solliciter les pompiers volontaires par rapport aux pompiers professionnels. Comme ils ne sont pas toujours en caserne, ce qui est normal, ça impacte forcément notre temps d’intervention, surtout en dehors des villes où il est généralement supérieur à trente minutes. Ces personnes prennent également énormément de risques sur la route, pour être, le plus rapidement possible, prêtes à partir." En France, on ne dénombre pas moins de 3,5 millions d’interventions chaque année, soit une toutes les sept secondes.

 

 

Essayer de s’immiscer dans les débats présidentiels

 

 

Pour tenter de porter leurs revendications au-delà de cette manifestation, les sapeurs-pompiers ont sollicité l’intégralité des candidats à la présidentielle. "Malheureusement, nous avons eu seulement trois réponses de soutien provenant de Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon et Jacques Cheminade. On ne doit sûrement pas intéresser, même dans le Rhône aucun élu n’a fait un geste pour comprendre notre mal-être dans les casernes" déplore Rémy Chabbouh.

 

La manifestation devrait réunir plus de 5.000 pompiers à Paris, qui défileront entre la place de la République à Nation, en passant par la bastille.