Lyon : 30 ans après, la ville va commémorer le procès de Klaus Barbie

Lyon : 30 ans après, la ville va commémorer le procès de Klaus Barbie

L’ancien SS allemand avait été jugé au tribunal de Lyon du 11 mai au 4 juillet 1987. 

"Oublier les morts serait les tuer une deuxième fois", c’est en référence à ses mots d’Elie Wiesel, rescapé de la Schoah et témoin du procès de Klaus Barbie, que Lyon ne veut pas oublier les atrocités faites lors de la Seconde Guerre mondiale. 

Car c’est bien le devoir de mémoire que veux perpétuer ici la ville de Lyon. Transmettre et prévenir les jeunes du fanatisme sont les objectifs de ces commémorations, comme l’explique Jean-Olivier Viout, procureur adjoint lors du procès de Klaus Barbie en 1987 : "Cette commémoration est faite pour la jeune génération. Cela aurait peut d’intérêt de la faire entre anciens combattants et anciens acteurs du procès. Il faut qu’elle soit pédagogique pour qu’elle serve à quelque chose. L’Histoire n’a d’intérêt que si on sait en tenir les leçons."

Le point d’orgue des célébrations sera le 3 juillet prochain, trente années après le verdict du jugement. Dans le "24 colonnes", palais de justice historique de Lyon, le procès de Klaus Barbie sera retracé à l’aide de diffusion de vidéos du procès ou de témoignages d’André Froissard, Elie Wiesel et Sabine Zlatin. Les organisateurs espèrent pouvoir projeter sur la façade du Palais de justice, les principaux chefs d’accusation de Klaus Barbie, ainsi que le nom des victimes du "boucher de Lyon".

 

 

"Une bataille quotidienne à mener pour notre République contre l'antisémitisme et contre le racisme"

 


Au travers de procès, Jean-Olivier Viout, auteur du livre, "Klaus Barbie, un enfant du fanatisme" rappelle aussi l’importance de la justice : "l’anniversaire de ce procès Barbie permet de se souvenir d’un événement, mais aussi le replacer dans son contexte. Car cet homme a participé à des crimes odieux, épouvantables et la France a montré que dans un État de droit, une seule réponse peut être reçue, celle de la justice."

Page importante de son histoire ce procès rappelle une période sombre qui « va être commémoré en sobriété » comme l’a rappelé Sylvie Moisson, procureur générale de la Cour d’Appel de Lyon. 

À partir du mois d’avril et jusqu’en novembre prochain, ce sont huit mois qui vont être dédiés au souvenir de cet événement. Car c’est bien le devoir de mémoire qui est important pour ne pas reproduire aujourd’hui les erreurs du passé comme le souligne, Henri Michel Comet, le nouveau préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes, "c’est une bataille quotidienne à mener pour notre République contre l'antisémitisme et contre le racisme". 

Au total, plus de onze cérémonies, conférences ou autres expositions vont être organisées. 

 

Pour rappel, Klaus Barbie a été condamné, le 4 juillet 1987, pour crime contre l’humanité à la réclusion criminelle à perpétuité. Il décédera des suites d'un cancer du sang et de la prostate, le 25 septembre 1991, dans la prison Saint-Joseph à Lyon, à 78 ans.