En mars dernier, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta révélait des faits inquiétants. Dans son enquête, le média faisait état de graves persécutions envers les homosexuels de Tchétchénie, petite république russe du Caucase.
D'après Novaïa Gazeta, les autorités tchétchènes auraient arrêté plus de 100 homosexuels. Le gouvernement, très conservateur, aurait incité les familles des homosexuels à les tuer pour "laver leur honneur".
Un véritable système de répression serait en place dans cet état dépendant de Moscou. Des faits de tortures ou de détentions dans des camps auraient par ailleurs été relevés. Nombre de gays seraient ainsi contraints de fuir la Tchétchénie, notamment pour se réfugier en Russie, où ils trouveraient une sécurité toute relative.
Des faits niés par les régimes russe et tchétchène
Le Kremlin, ainsi que le régime tchétchène, ont tous deux réfuté les accusations. Pour Alvi Karimov, porte-parole du président tchétchène Ramzan Kadyrov, ces accusations ne peuvent être fondées puisqu'il n'y aurait, selon lui, aucun gay en Tchétchénie. M. Kadyrov a, de son côté, qualifier les publications de Novaïa Gazeta comme étant provocatrices.
Le régime russe, même s'il n'a pas confirmé les exactions, aurait ouvert une enquête, selon le porte-parole du président Poutine, Dmitri Peskov.
Pour alerter l'opinion publique et en attendant la journée mondiale contre l'homophobie, le 17 mai prochain, une trentaine d'organisations ont décidé d'apporter leur soutien à la mobilisation prévue ce vendredi soir, place de la Comédie à 18 h 30. Parmi elles, des associations de défenses des droits de la communauté LGBT, mais également quelques instances politiques classées à gauche.