Lyon : l'Hôtel-Dieu, un sacré chantier !

Lyon : l'Hôtel-Dieu, un sacré chantier !

Après deux années de chantier, ce qui était autrefois l'Hôtel Dieu continue sa transformation vers ce qui sera le Grand Hôtel Dieu. Débuté en 2015, le projet est aujourd'hui avancé à 50 %.

C'est un projet monumental. Le très vétuste Hôtel Dieu de Lyon, coincé entre la rue Bellecordière et le quai Jules Courmont (2e arrondissement) continue sa mue. Près de deux ans après sa mise en chantier (les travaux avaient été lancés en avril 2015), l'ouvrage prend petit à petit forme.

Et les moyens engagés dans ce projet sont conséquents, pour ce "lieu emblématique, chargé d'histoire, auquel les Lyonnais sont attachés. Certains pour y avoir travaillé, d'autre pour y être nés", a expliqué Bernard Vitiello, directeur du projet chez Eiffage immobilier.

 

Au total, ce ne sont pas moins de 40 000 mètres carrés de bâtiments qui seront réhabilités et reconvertis, auxquels il faut ajouter 11 500 mètres carrés de constructions neuves. Si une partie importante de l'édifice sera réservée à des usages privés, il y aura aussi "8 000 mètres carrés de cours et jardins qui seront ouverts au public et que vont se réapproprier les Lyonnais et les Lyonnaises, ainsi que le touristes", selon David Kimelfeld, 1er vice-président de Gérard Collomb à la Métropole.

 

Un "chantier-défi"

 

Mais avant d'en arriver là, les opérations ont été nombreuses et rien n'est encore terminé. Et un tel chantier réserve forcément quelques défis. "Si le désamiantage n'a pas provoqué de grosse surprise, c'en a été tout autre pour le curage, explique Thierry Brossard, directeur du projet chez Eiffage construction. On a évacué pas loin de 22 000 tonnes de déchets et gravats".

Et pour cause, au fil des années de "service", ce bâtiment a subi de grosse transformation et ajouts en tout genre. Il faut désormais restaurer tout ça pour redonner à ce bâtiment, classé au Monument Historique, toute sa splendeur d'antan. Les opérations de restauration constituent ainsi une part importante du chantier, avec notamment la "suppression des planchers intermédiaires pour retrouver les grandes hauteurs d'origines" a ajouté Thierry Brossard. Résultats, certains volumes sont impressionnants !


Pas moins de neuf phases de fouilles archéologiques ont également été menées en amont. Une fois les travaux de restauration terminés, boiseries, ferronneries, dalles, plafonds à la françaises, etc. auront retrouvé leur lustre d'époque.

Et il faudra ajouter à cela toutes les infrastructures neuves, dont la construction représente un véritable défi. "Il faut apprendre à parler MH (Monument Historique), concède Thierry Brossard. C'est le monument qui commande et rien d'autre". Exemple type de cette contrainte, la grande verrière de la cour du Midi. Les 1100 mètres carrés de sa surface ne repose que sur six petits poteaux de 50 centimètre de diamètre. L'ouvrage de 120 tonnes est indépendant du bâtiment, comme l'a exigé le cahier des charges des MH.

 

Une fois totalement terminé, le monument regroupera près de 18 000 mètres carrés de commerces, plus de 13 000 mètres carrés de bureaux, un hôtel Intercontinental cinq étoiles de 143 chambres, un centre de convention, onze logements, la très attendue Citée internationale de la Gastronomie et un parking souterrain de 134 places.

 

Les parties accessibles au public devraient ouvrir dès décembre 2017. Difficile de s'y projeter tant le chantier que nous avons visité mardi reste… en chantier. "L'ouverture, ça va être un moment très fort pour les Lyonnaises et les Lyonnais", a commenté David Kimelfeld. Le reste de l'édifice, dont l'hôtel et la Cité de la gastronomie devraient commencer à accueillir du public à l'horizon de septembre 2018.