Etudiant immolé à Lyon : un an après, Anas donne de ses nouvelles

Etudiant immolé à Lyon : un an après, Anas donne de ses nouvelles
Anas s'était immolé en face du Crous / Radio Espace

Anas a partagé un long message sur son compte Facebook.

C’est la première fois qu’il s’exprime depuis qu’il s’est immolé devant le Crous du 7e arrondissement le 8 novembre 2019, il y a un an jour pour jour. Il tient "tout d’abord à remercier les personnes qui se sont mobilisées suite à cela. En premier lieu, les personnes de mon entourage qui nous ont soutenu, moi et ma famille, puis les militants et militantes politiques et syndicaux, qui ont agi pour donner un sens à mon geste".

Il est bien "conscient de la gravité de mon (son) acte désespéré". "Je traversais une période difficile sans emploi stable, sans logement étudiant et sans bourse universitaire. Je me réveille en constatant que cela aura au moins permis quelques avancées telles que les repas des Restau U à 1 euro, même s'ils ne s'adressent qu'aux boursiers et boursières", ajoute le jeune homme.

Il revient également sur son état de santé. L’étudiant est  "brulé au troisième degré sur 75% du corps, avec des amputations aux doigts". Pour rappel, il est resté cinq mois dans le coma à l’hôpital Edouard Herriot. Au total, il a subi 48 opérations. Il indique encore avoir des plaies ouvertes et il va de nouveau être opéré.

Anas suit désormais une rééducation au Centre Medical de l'Argentière. "J'essaie tous les jours de relever de nouveaux défis qui sembleraient anodins en cas de validité", assure celui qui poursuit ses études à distance à l’université Lyon 2.

Enfin, malgré son état de santé, il n’a pas abandonné le syndicalisme étudiant. "Je tiens à dire à toutes les personnes qui me liront de lutter pour leurs droits, car ce n'est pas dans la passivité qu'on arrive à défendre, et encore moins à gagner, de bonnes conditions de vie. Cela est encore plus vrai au temps où les populations les plus précaires sont bouleversées par la maladie du Coronavirus. Il faut que nous, étudiantes et étudiants, salariés ou non, réussissons à unir nos forces, à travers des syndicats", conclut l’étudiant.